Pensez Blockchain

La référence en chaîne de blocs au Québec

 
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«La chaîne de blocs (blockchain), une technologie intéressante pour contrôler les épidémies»

En raison de la nature hautement infectieuse de la COVID-19, il est nécessaire de trouver rapidement des solutions afin de freiner la propagation du virus qu’il s’agisse de la détection des porteurs du virus ou encore de la mise au point d’un vaccin. Dans un rapport publié en avril 2020 par le Parlement européen (Ten technologies to fight coronavirus, on présente 10 technologies porteuses permettant de répondre à des besoins de santé publique. La chaîne de blocs se situe au 2è rang. Elle est présentée comme une technologie clé dans la gestion critique des épidémies.

Selon son auteur, des applications blockchain pourraient fournir un moyen efficient pour faciliter les prises de décisions et, par conséquent, permettre de réagir rapidement dans des situations urgentes. En effet, en contexte d’épidémie, la chaîne de blocs a le potentiel de devenir un rouage fondamental de la gestion de crise en offrant, par exemple, des applications de traçage des personnes infectées qui ne colligeront et ne commercialiseront pas les données de leurs utilisateurs, des applications fiables et sécuritaires permettant de gérer automatiquement les paiements d’assurance ou encore de maintenir l’efficience des chaînes d’approvisionnement médical.

Comment tout cela est-il possible?

Essentiellement en raison de ses caractéristiques intrinsèques de la chaîne de blocs, laquelle peut apporter une réelle valeur ajoutée dans un contexte de santé publique par rapport aux mécanismes de surveillance traditionnels.

La chaîne de blocs est une technologie de stockage et de sécurisation des données; elle est souvent comparée à un livre de comptes dans la littérature scientifique. Elle permet d’inscrire une même donnée sur plusieurs serveurs, de telle sorte que même si l’un des serveurs devient indisponible, la donnée reste accessible. Elle utilise les principes de chiffrement ou la cryptographie en vue de protéger les données enregistrées. Il s’agit en réalité d’une autre façon de partager des données, de manière sécurisée et transparente. Ce qui s’avère extrêmement intéressant en matière de santé publique.

La chaîne de blocs pourrait améliorer la précision du diagnostic, l’efficacité du traitement, permettre l’isolement rapide des personnes infectées, assurer le suivi de la chaîne d’approvisionnement en médicaments et en fournitures médicales et voire même identifier des symptômes de la maladie. Depuis le printemps 2020, plusieurs applications ont été lancées pour résoudre certains défis posés par la COVID et ont apporté des solutions innovantes. Prenons quelques exemples qui auraient pu répondre à des problèmes précis qui se sont posés au Québec.

Registre sécurisé de données épidémiologiques

La technologie pourrait permettre de suivre en temps réel l’évolution de l’épidémie grâce à l’établissement d’un registre décentralisé de données sécurisées. En période de pandémie, une masse importante d’informations doivent être traitées d’où les risques d’erreurs et de manque de transparence dans le traitement de ces données. En offrant une infrastructure permettant d’assurer la traçabilité sur une pluralité de serveurs et d’accéder ainsi instantanément et de façon sécuritaire aux données, la chaîne de blocs pourrait améliorer significativement la situation actuelle.

De plus, dans le cadre du suivi des données relatives à une épidémie (infections, décès, rétablissements), il est extrêmement important de veiller à ce que chaque élément d’information partagé ne puisse être manipulé ou modifié. C’est l’une des caractéristiques fondamentales de la technologie : sa sécurité. Puisque l’intégralité de la chaîne de blocs est répliquée sur une pluralité d’ordinateurs potentiellement situés partout sur la planète, nul n’a le pouvoir de modifier une information déjà enregistrée et si une copie est corrompue cela a peu d’impact sur le réseau global. Il s’avère donc très difficile de censurer la chaîne de blocs. 

Voilà pourquoi, la chaîne de blocs permet de gérer les dossiers médicaux en toute sécurité, garantissant l’interopérabilité sans compromettre la sécurité et la vie privée des patients.

Chaîne d’approvisionnement

Rappelons-nous au printemps 2020 les bulletins journaliers effectués par le premier ministre et la direction de la santé publique sur la disponibilité des quantités de masques et de produits analgésiques dans les hôpitaux et les CHSLD de la province. Plutôt que de se fier à des systèmes de contrôle des inventaires approximatifs, la technologie de la chaîne de blocs aurait permis de suivre de façon décentralisée et transparente les inventaires.

De plus, la nature pandémique de la COVID et la pénurie mondiale de masques, de blouses et de gants exigent une meilleure planification pour faire face à la vulnérabilité de la chaîne d’approvisionnement. Un registre sur chaîne de blocs pourrait permettre de suivre la demande en fournitures médicales et la logistique de tout ce qui concerne le matériel de prévention des épidémies. 

Suivi des dons

Avec la course aux vaccins et aux donateurs pour financer la recherche, plusieurs applications ont été lancées pour effectuer le suivi des dons. La chaîne de blocs permet aux donateurs de conserver un certain contrôle sur leur investissement en leur permettant, tout d’abord, de cibler les donataires selon des critères précis, de s’assurer, d’autres part, que l’argent a bien été reçu par l’organisme choisi en recevant une notification lors de la réception du don et, enfin, de suivre au fil du temps le rendement sur l’investissement.

Réclamations d’assurance

L’assurance est l’un des secteurs où la chaîne de blocs est déjà bien connue, alors que les contrats intelligents (smart contracts) permettent d’exécuter automatiquement plusieurs clauses de vos contrats d’assurance. Dans le contexte de la COVID, certaines applications ont été dédiées exclusivement aux réclamations d’assurance en lien avec la pandémie ce qui a réduit considérablement la paperasse, accéléré le traitement des réclamations en permettant aux parties de surveiller l’ensemble du processus, tout en atténuant le risque d’infections par contacts directs.

Essais cliniques accélérés

Enfin, la santé publique pourrait utiliser la technologie de la chaîne de blocs pour relever le défi de l’interopérabilité des soins de santé et contribuer à accélérer les essais cliniques en facilitant le stockage et le partage de données entre chercheurs tout en garantissant la fiabilité de la collecte et de la communication des données relatives aux essais cliniques.

On constate donc que dans un monde de plus en plus interconnecté, la technologie blockchain pourrait contribuer à mettre en place une intéressante trousse de contrôle de l’épidémie. Toutefois, comme la chaîne de blocs est une technologie en émergence, plusieurs questions juridiques se posent dont au premier plan celle de la capacité de la technologie à faciliter le partage de données personnelles sans porter atteinte à la vie privée de ses utilisateurs.